26 juillet 2007

Pousse hier

Un vieil homme, usé par les années,
Embrumé de sagesse m’attendait.
Aux bords de mes remparts il s’est avancé,

Devant mes yeux brûlés de n’avoir su, il me présentait divers objets magiques qui me serviraient à emprunter le pas hésitant d’un peu de souffle serein. Sa barbe suintante luisait dans l’écrasement de son ennui, et son regard aimant attirait l’air ventilé de ma défiance. Il me fallait choisir l’objet qui serait mon lien. Le rictus doux du vieux sage me disait qu’il savait d’avance. « Ta gueule vieux con, toi qui ne me connais pas, toi qui as perdu ta vie à l’oublier, à ne vouloir rien de plus ; je t’ai rien demandé», aurais-je voulu crier, au plus creux de ma solitude.
Un manuscrit épais et vierge de mots, une outre vide, une malle habitée par un gnome, une plume pleine de vermine.

Dans l’antre de moi il m’a regardé.
Dans des eaux noires j’étais juste échouée,
Mes rêves impurs voulaient se tranquilliser.

J’ai pris le coffre pour m’y enfermer.

Le génie difforme m’observa dans la pénombre et j'ai vu le malheur. Des larmes de roc semblaient frapper les étoiles dessinées sur la paroi du coffre. Il s‘est approché, et est venu se blottir, contre moi, contre mes rêves. La tristesse m’a envahie comme ce village du passé ; c’est tombé sans bruit, pendant qu’une araignée descendait le long du fil que j’avais tenté toujours de laisser tendu. Ca n’a pas vibré, juste un voile noir au fond de mes yeux, venant des entrailles.
J’aurais voulu le repousser, hurler et déchirer la croûte qu’aurait craché ma terre ; les ondes s’élevaient et m’invitaient à ouvrir le tombeau. Mais le nain m’a touchée, j’étais paralysée ; je pensais à mes proches, à mon proche si lointain, pour qui j’aurais voulu savoir me protéger, voulu savoir ne pas m’éloigner de tous.
Le lutin sentit l’impact silencieux sûrement, il se détacha, et lentement, me tendit ses paumes ridées, en coupe ; j’y vis des poussières blanches et fines.
Le vieil homme resté à l’extérieur ouvrit le coffre brutalement, les cendres douces me recouvrirent soudainement, mes yeux piquaient, je suffoquais…la toux passée, je me sentis éternelle, ma vie semblait se trouver dans une autre, dans un autre, ailleurs.

- Bon, connard, t’as fini de faire chier avec tes gestes brusques, tu vois pas que je poétise, là ?!
- Va, mon enfant, tu auras la vie pour te demander et te re-pauser.
- Ouais, bin en attendant, toi, t’as 5 mn pour me trouver une lingette débarbouillante, magne.
- Prends cette plume et cette outre et décrasse ses funestes poussières.
- Tu te fous de moi ? Tiens, voilà ce que j’en fais de ta raclure de piaf et son auge…
-Alors, accepte ce livre, peut-être pour te prendre quelques instants à maîtriser le temps, à faire un pas.
- Ouais…et si je n’ai point ce pas, comment vais-je franchir la ligne dérivée ? Et si je ne hais pas ce point à marquer bientôt, je le crains …merde, je recommence.
Bon, pour une fois écrire une suite un peu logique, un peu moins irrationnelle, ouais. J’y note le point sans fin.

09 juillet 2007

Rêve errance

Les mots embaument la nuit, pour donner corps au jour.
Et mes pensées s'enfuient, épuisent dans l'amour ; nos paumes seraient cueillies, mûres, pour goûter à la chair.
Cet effeuillement de l'être.
Et le grain sur ta peau serait sous mes empreintes, pour apprendre qui tu es.