20 février 2007

Evasion des visions

La main au collet, prise au piège de la volupté va devoir s’aigrir. Si mettre sur toi, c’est méprise on dit, étriquée, l’émotif frissonne de passion sans fruit.
Sillage des barreaux déjantés de la prison de doutes, à larme d’ange. Voilà, je cavale dans le sordide des labyrinthes de l’émo. Dans la cité de l’ombre je dénombre trop d’impairs impurs.
Lumière de pacotille braquée, et soufflée, ne révélant que l’inintérêt de mes rêves. Un culot de trop et je douille ; pointés sur les envies interdites détonnent les feux arrières de mes mots. Désillusions retrouvées dans les tirs sans panache, pas à la hauteur des fées établies, je m’écroule ; une lame grave dans les parenthèses légères de la course contre la honte.

Plus de bruit, plus de risque, juste une fumée qui s’élève de mon artifice bancal. Les lettres ânonnent, ni menace, ni douceur, fondu, je disparais du thème vivant, mots tus sur cela.

15 février 2007

Interlude Carambar

Scène intérieur/jour.Deux stylos, un noir et un bleu qui discutent devant un clavier curieux et délateur …

-Tu t’es pas protégé cette nuit...
-Nan. Mon capuchon est mâchouillé.
-Ouais, mais moi j’avais la cartouche libre...
-Hmm. Va falloir encore se défaire la mine
-…

- Tu vas faire quoi aujourd’hui ?
- Je pense couler un peu
- Baver tu veux dire ?
- Non, couler, me répandre discrètement, comme pour fuir. Parce que baver c’est devant l’envie et j’ai envie de rien.

09 février 2007

Pire tir

Incongruité de ma chair, assourdissement de l’être cher.
Impossible de tirer sur l’aliénation du désir à blanc.
Qui s’étire en balles réelles. Pour masquer les cibles faussées.
Une terre meuble, le vide s’éternise. Un passé enfoui, là, un corps meurtri, étendu, au présent obscur.
Sur les bords de ma mémoire, elle gît, sur la mort de mes espoirs, elle renie.
Ma main troublée de son sang, prise dans l’acier trempé de servitude colorée, je regarde le décor de l’acte final.
- Vous avouez, donc, vous êtes là…
- Oui, j’ai tout vu mais je n’étais pas ici.
Il n’y avait personne, je suis dans ce miroir, ses yeux à elle ; je voulais juste garder leurs reflets. Elle n’est pas mutilée, non, vous voyez bien, elle m’a donnée son arme blanche pour que je puisse y déposer mes larmes sales.
Elle n’aime pas le bruit, et la fureur qui détonne a cessé de la tourmenter.
- C’est de la folie…
- Ca je n’en doute pas, est-ce ma faute ?
- Suivez-nous…

Tout est trop clair, sous la poussière de mes pensées qui réverbèrent sur le cran de l’arrêt.

07 février 2007

L'être est mots.

Ce soir, jusqu'aux aréoles,
au contour de chaque consonne,
voyelles humides,
tu rougis.

Ce matin jusqu’aux orées, hèlent
à l’appoint des lettres stratiphones
les mots limpides,
tu souris.

Mais cette nuit, jusqu’où l’arrêt frôlé
au détour d’un texte atone,
virgule torpide,
tu oublies.