27 décembre 2006

Et la tête alouette

L’enfance perdue, on s’amuse comme on peut ; on fait de la bouillie d’adulte, faite de chairs, d’os, et pleine de veines. On entasse, on tasse, on ressasse, on se décarcasse pour finir scotchés de devoirs, de lignes à faire, celles des mains écorchées.
On se tourne le sang chaud pour bouffer un plat froid et indigeste. La bêtise claire et propre, coulant de nos corps purulents, la raison suivie par les battements du cœur s’écrase sur les murs noirs de nos esprits. Des murs, dressés, qu’on se prend en pleine gueule, pour entrevoir la laideur de nos faces amochées.
Déformation, formation, transformation de nos êtres de pâte à modeler. Ne pas oublier d’artificier de couleurs vives la louche-attitude surtout, qu’il faut briser, ne pas la laisser prendre le premier pas de l’enfant.
Hacher menu les fines herbes folles, puis les faire bouillir vivantes, pour les voir s’évaporer.Une fois cuit, n’être plus cru devant la crudité qui croît trop vite.