11 février 2011

Les mots simples peuvent être ceux qui comptent triple.
L’émotion pleut, peut être ce petit conte double.

Dés lancés, face à six points.
Délassée face à ses soins.

Et carte, tire, ma case
Biaise fort, je suis en phase.

Mon pion avance loin,
Tes règles sont en main.

Je mise
Tu m’hisses

Des fils
Défilent

Dénouent
Et nous.

01 septembre 2009

01 avril 2009

S'emparer et lâcher, se prendre et dépendre, se lever enfin et se coucher malgré tout.

16 février 2008

Bercée dans mes songes
Comme un conte lunaire
Sous la fonte d’adages

Noircie par l'encre chavirée.

Mes phrases sans air
Une robe ondulante
Les phases s’enserrent

Autour de la grande bleutée.

Ma bleutée

Toute île à son cœur
Se plait aux caresses
Celles qu’elle effleure
Contre mes faiblesses.

Sous la jetée

L’onde parle au silence
Et mon corps sous-marin
Glisse dans son absence
Sur la bise du matin.

14 février 2008

Si on veut
Sine die
Si on peut
Se demande t’elle

Moins sûre
Moins droite
Moins de murs
Se déraisonne t’elle

Plus fort
Plu vite
Plus corps
Me murmure t’elle

Oh si bon
Aussi chaud
Oscillons
Geint-elle

Encore de toi
Encorde moi
En corps sur toi
Réclame t’elle

Jetés les cris
Je t’ai ici
Je t’aime à vie
Avouais-je

J’ai mis mon âme
Jet mit sur toi
Gémis mon cœur
Lui dis-je

08 novembre 2007

En extase inconfortable. Pas de bémol dans cette histoire, allegro, piano, ou fortissimo. Oscillation des violons sur les sols désaccordés à ma portée. Notes posées sur les soupirs de ces espoirs. Silences pour ces à corps majeurs. Soupirs sur les errances des blanches visions. Noir sur la croche, sur l’accroche enchantée. Une ronde sur la clef de mes songes.

19 août 2007

Au bordel du desert

A bordel du désert, aucun vol de faucon lanier ni de gangas, aucun rapace de grande envergure. Je regardais voler les bouvreuils et les sirlis, qui piaillaient autour d’une mare saumâtre, pourrie d’un cadavre de gazelle. Ca glandouillait dans les vagues sèches, ça puait l’envie moite.
Au bordel vivaient des airs, des genres que l’on se fout au rapport, à sec ; vidés, ils entassaient les chaleurs stériles. C’était ça, le bordel du désert. Des corps qui desséchaient sans sueur, des bouches qui suçaient avidement, jusqu’au dernier liquide blanc et sirupeux les troncs des palmiers usés. Ca gargouillait jusqu’aux fonds des gorges, sous la dune des instincts arrondis pour une passe à deux mâles.
Au bord de l’oasis modeste et nauséabond, c’était l’écumé des merdes. Ces chairs dépecées, fouillées de petits à-coups, avides, de becs mous et fébriles.
Moi au bordel du désert, j’étais une assoiffée comme les autres. Mais je ne faisais rien d’autre qu’observer, des lézards pleins l’âme, écouter, des crissements pleins les yeux. Je ne pouvais pas les baiser, pas comme les autres. Je ne pouvais que témoigner d’une autre mer, d’un autre temps ; peur de les prendre de force, peur d’y brûler leur monde.
Je leur donnais alors des clichés, au gré de mes ensevelissements, et l’éblouissement les rendait beaux.
Avec moi, le sable coulait, en humeurs abondantes.