Abyssal espace

A tant te nouer
Je chaotique
Attente nouée
Jeu cas haut tic

Cas rembarré

En direct de la planète Tafmouise, je m’apprête à interviewer la tasse de café en équilibre sur le clavier :

-Comment vous sentez-vous après 10mn d’effort et de concentration ?
-Petitement, petitement…
-Tiendrez-vous le choc' ?
-Ah bah nan, café on a dit
-Vous souffrez ?
-Non, non, juste un peu brûlée au cœur
-Pensez-vous à la chute ?
-Oui, parfois mon anse vacille
-Vous sentez vous faiblir ?
-Oh non, j'ai mon sucre qui me tient corps
-Pouvez-vous nous dire un mot ?
-Deux, je peux ?
-Bien sûr !!
-Dégage connard !

Eh bien, à vous les studios Mabelle, en espérant que vos records à tenir aujourd’hui seront un peu plus renversants ceux-ci !

Un sang d'hier

Hier, aux entournures d’une petite église, silencieuse errance tactile ; une qui ravissait mes paumes frottées avec délectation, lentement et fort, sur la pierre récemment blanchie, que j’usais à m’en faire saigner, pour effacer, peut-être, un peu une empreinte. J’écorchais avec une sensation de douleur contrôlable, je touchais, je sentais de mes doigts avides.

Me voici la main droite meurtrie et sale, mais prête à attendre longtemps le filet d’eau bienfaiteur ; il faut laisser quelques gouttelettes de sang qui transpercent la peau affinée, dessinées comme une couture de débutant, sécher, et se figer.

Soudain la vision de vers se gargarisant de mon sang en creusant les sillons amorcés. Des petits vers qui ouvrent les plaies en se tortillant d’aise. J’observe, sans douleur, à peine un léger chatouillis, le jeu de cache-cache entre mes muscles interosseux maintenant visibles et sanguinolents, les parties de saute tendon par dessus le pouce décharné, les tours de passe-passe majeurs, les espaces ludiques indexés, les ligaments offerts au vers perché, les fibres trampolines enhardies du liquide chaud.

Et puis le retour à la réalité, interlude hallucinatoire d’un geste sous tension.